La chasseresse glissait avec prudence entre les herbes hautes, se confondant au tapis d’humus encore frais en cette matinée d’automne brumeuse.
Sa courte tunique de camouflage aux lacets fermement resserrés ne la faisait paraître que silhouette, souffle de vent presque imperceptible…
Elle portait un fourre-tout accordé à sa tunique, à-peine alourdi du matériel nécessaire à son dessein : c’était décidé, ce matin-là, elle allait domestiquer cette beauté !
Soudain, elle se mit à l’arrêt : une longue queue d’ébène battait l’air à quelques pas.
–C’est elle–, pensa la chasseresse.
Prêtant l’oreille, elle entendit de légers hennissements de bien-être, en rythme synchrone avec l’oscillation lascive des reins impeccables de la délicate créature.
Elle les reconnaissait. Pas de doute, c’était bien elle.
Lentement, la chasseresse sortit un bâillon de cuir de son fourre-tout, ainsi qu’une longue cravache qu’elle dissimulait dans sa tunique.
–C’est le moment délicat…–
Elle s’approcha d’entre les herbes folles, gardant bien en vue son objectif…